Atelier approche de la technique : culinaire

Activités culinaires.


En tant qu’éducateur, intégrer des activités autour de l’alimentation est des plus éducatif.   
Ces activités peuvent se comprendre depuis la confection d’un plat, d’un repas en passant par la composition du menu du mois de la semaine du jour ; par l’achat des denrées et la création du budget y afférent ; par la préparation, la cuisson, la dégustation ; la mise en place du local, de la table ; les après repas, vaisselle, rangement…   
Tous ces lieux et temps d’activités peuvent être un moment d’échange et de perception des besoins individuels.  Ils seront un temps de rencontre des points communs et des différences.  Régler des différents autour de la nourriture pourra être un chemin de maîtrise des différents qui nous encombrent durant toute notre vie. 

Pour rappel, la nourriture a un lien important avec la vie affective.  Dans le ventre de sa mère chacun de nous a été nourri par le sang maternel : sang chargé des hormones et éléments secrétés par la mère et qui ont permis à l’enfant d’être en intimité avec elle.  La rupture de la naissance va se caractériser par une modification de chemin pour l’alimentaire.  La bouche va pleinement jouer son rôle d’informateur et d’absorbeur de nourriture.  Durant la tétée, l’enfant va durant un premier temps boire, ingurgiter le lait nourricier et ensuite en suçotant le mamelon indiquer clairement son besoin nutritif (composition du lait) pour la tétée à venir.  On voit là que l’échange  s’établit hors du verbal et que durant les premiers mois, voire les premières années la mère va être le lien incontournable de la communication.  Tout trouble de relation à la mère risque d’entraîner un trouble alimentaire et réciproquement, par l’alimentaire on peut reprendre contact avec cette relation primaire et primordiale de confiance voire de dépendance et de "co-dépendance" entre la mère et son enfant.  Pour preuve la relation à l’autiste qui souffre de quitter cette symbiose maternelle et dont la souffrance peut être soulagée outre une présence caressante,  par  le manger et le faire à manger.  Manger est un apprentissage de l’autonomie.  Pouvoir se faire à manger, s’alimenter de manière équilibrée, choisir un style alimentaire différencié de celui reçu de ses parents, composer avec une tierce personne pour arriver à ce que chacun soit respecté dans ses besoins alimentaires, voilà des projets d’autonomie bien intéressants.

La première étape sera donc dans l’apprentissage de faire sa tartine dans des conditions réelles : faut-il donner un couteau qui ne coupe pas pour éviter l’accident  ?  Ne vaut-il pas mieux donner le couteau qui coupe fort et inviter à la prudence en inculquant le geste correct : « la lame va vers l’extérieur, le geste doit être précis », en travaillant peu de temps au début plutôt qu’un temps interminable, en commençant à éduquer à la prudence responsable jeune…

Diriger l’activité alimentaire va imposer non pas que l’on fasse tout à la place, mais que le bénéficiaire arrive à être l’acteur principal de toutes les étapes.  L’éducateur va accompagner le bénéficiaire dans chaque démarche pour prévenir les dérapages potentiels.  Dans un premier temps, il va solliciter l’intelligence, se rappeler, trouver, lire la recette, dans un deuxième temps le faire.  Chaque geste va devoir être accompagné dans l’apprentissage (casser un œuf, main dans la main) ; superviser l’œuf qui se casse (peu importe si l’œuf tombe à terre j’aurai prévu des œufs en suffisance) ; séparer le blanc du jaune ensemble, seul… pour finir en autonomie totale.  Peser les ingrédients se fera de la même manière : avec, puis seul…
Dans toutes les démarches viser la sécurité : couteaux, feu, chaleur, sol glissant en évitant le laisser les bénéficiaires seuls face au danger potentiel.

La démarche culinaire est un réel apprentissage à la vie : Il faut anticiper prévoir ce que l’on va faire : penser l’objectif éducatif qui va orienter l’action.  Dans l’action elle-même, on va retrouver les trois étapes de toutes actions : avant, pendant, après.
Ces trois étapes ont la même importance. Avant, je prépare mon projet culinaire, j’organise ma salle, je prévois mes ingrédients, j’entrevois la finalité. Pendant, je permets à l’activité de se réaliser non seulement comme je l’ai pensée, mais aussi, je suis attentif aux propositions des bénéficiaires qui vont la faire évoluer. Cela sera possible parce que tout avait été prévu avant et que je reste disponible aux bénéficiaires. Après, je range tout, avec les bénéficiaires si possible, pour leur inculquer la notion de travail fini. Ensuite je fais un retour sur mon l’activité pour voir ce qu’elle m’a appris sur les bénéficiaires, ce que je devrais changer dans mon approche, et je mets en place des nouveaux objectifs si l’objectif poursuivi semble atteint ou est à modifier.

Durant l’activité culinaire, je veillerais aux conditions de sécurité, d’hygiène et de respect de l’environnement : local propre avant, récipients propres, table dégagée de tous dangers, sol sec.
Avant comme après l’activité, les bénéficiaires se laveront les mains, mettront des vêtements de protection adéquats (tablier, salopette, bonnet pour cheveux, chaussures propres, nez mouchés…)
Pendant, dégager chaque fois que possible le plan de travail, vaisselle sale évacuée dans l’évier et si possible effectuée au fur et à mesure et au plus tard immédiatement en fin d’élaboration de la recette (pendant le cuisson). Les emballages sont triés s’ils sont vides ou refermés correctement s’ils contiennent encore de la matière première. Nettoyer le plan de travail et rendre le local plus propre que vous ne l’avez trouvé.
Enfin en finalité, passer la serpillière dans le local est préférable au balai qui soulève les poussières et les projettent sur les aliments.





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