Atelier approche de la technique : Histoire


B.  Les Ateliers



1.Atelier approche de la technique  :  Histoire


- Définition :

 L’histoire est une narration qui plonge l’auditeur dans un monde merveilleux.

- A quoi sert-elle ?  A quels objectifs répond-t-elle ?

° L’histoire est mode de communication par le langage, avec l’apport de nouveaux mots intégrés et compris de par le contexte.
°Une relation privilégiée avec le narrateur ; une relation affective ou de partenaire.
° Une ouverture d’esprit de l’enfant par le développement de l’imaginaire, la compréhension de la différence entre le réel et l’imaginaire (rappel que l’enfant qui imagine est l’enfant qui aura des solutions pour les problèmes de demain, découverte de mondes différents.
° Permet le développement des sensations suivant les sens mis en action durant l’activité histoire (toucher, ouïe, vue...)
 °Aide à la construction de la personnalité par l’identification de l’enfant aux différents personnages.
° Favorise le développement de l’intelligence : écouter est un préalable à la lecture
° Induit la mise en place d’une éthique de vie, d’une morale
° Instaure l’éducation au silence, à l’écoute : au respect des autres

Quel est sa place dans l’animation  et l’éducation ?

L’histoire a un rôle primordial dans ce qui concerne non seulement la mise en place de la féerie dans l’histoire elle même, mais aussi dans « l’emballage » de la présentation des diverses activités.  Elle a sa place dans tous les lieux d’éducation.  Elle devra être adaptée au milieu, de par les personnages et la morale qui en découle : Pour les petits cela peut régler des problèmes éducatifs en donnant des exemples ; pour les jeunes, cela va entraîner une réflexion.  Pour les plus âgés, cela peut toucher le travail de mémoire, de restitution, de partage.

Comment raconter une histoire aux enfants ?

Que l’histoire soit lue ou racontée, il y a des conditions optimales de réussite et d’écoute.
Mise en place : Installer une ambiance, un « coin histoire » avec des coussins, un peu de confort pour les enfants, un endroit intime ou rendu intime avec des lumières sombres, tamisées, voire à tons pastels... un peu de décor et c’est parti...
Disposition : Les enfants sont groupés face au narrateur et peuvent le voir.  Celui-ci voit tous les enfants dans une position dominante pour expliquer un emballage, à même hauteur pour une histoire intimiste.
Attendre le calme avant de commencer : préparer une activité de mise en bain (chant, jeu, souvent le déplacement vers le coin histoire avec des consignes comme une petite souris, ou attention un bébé dort
Employer la formule magique : « il était une fois » ou commencer directement l’histoire avec une modulation de la voix qui attire l’attention.  La voix basse bien articulée fera plus silence que les cris.
La voix : Il faut parler à voix distincte en articulant, avec diction quelque soit la hauteur du timbre (parler fort , chuchoter, nuancer )
Changer de voix pour faire parler les personnages (grave, aigu)
Varier la vitesse de débit suivant les émotions
Manipuler les intonations : interrogations, exclamations, affirmations...
Bref, parler suffisamment fort pour être entendu de tous.
Choisir un thème adapté à l’âge, employer un vocabulaire normal, pas bêtifiant, mais compréhensible.
La longueur de l’histoire sera adapté en fonction de l’emploi et de l’âge (histoire courte pour les petits ou pour la présentation d’un jeu – histoire longue ou à épisodes pour les plus grands. Ainsi pour ces derniers, elle peut servir de support à un thème de camp pendant 12 jours de camp).
Raconter au présent et faire intervenir les personnages : soit par des interventions de conteurs différents soit en modulant la voix.
Employer des formules magiques « tire la bobinette et la chevillette chèrera »
Pratiquer la répétition  (la petite maison au toit rouge, à la porte verte et volet cassés) qui est mémorisée par les auditeurs et qui les replace de temps en temps dans l’histoire.
Passer la parole aux auditeurs en pratiquant le questionnement sur leur vision de la suite de l’histoire, pour voir s’ils suivent tout en restant maître de la suite de l’histoire.  Ne pas critiquer les propositions loufoques, elle peuvent permettre une diversion, voir ces apports toujours positifs.
Utiliser des gestes, voir se déplacer.
Ne pas oublier des moments descriptifs qui donnent aux auditeurs une couleur commune des lieux et des événements.
Etre persuadé de ce qu’on raconte pour mieux faire passer les intentions.
Chaque auditeur doit recevoir votre regard de façon à ce qu’il ait l’impression que c’est principalement pour lui que vous racontez. Ce jeu du regard peut être accueillant, encourageant voire répressif pour ceux qui auraient un décrochage bruyant et perturbateur.
P.S. Si le décrochage est silencieux, il faut le respecter ; cependant remettez-vous en question, peut-être vous n’accordez pas assez d’importance à celui ou ceux qui décrochent ; sans doute ces auditeurs ne vous sentent pas investi.  Si le décrochage est bruyant, il faut faire appliquer la règle du respect des autres.
Savoir impliquer le public en lui donnant la parole pour faire avancer l’action.
En final donner une morale ou à travers l’histoire transporter des valeurs qui sont réelles et qui peuvent être en opposition avec ce que les gens peuvent voir à la télévision.  L’histoire est formatrice et prospective et s’oppose à la consommation.
 
La recette pour une bonne histoire :
D’abord se fixer un univers, un monde que l’on décrit.  Ensuite présenter le héros, des personnages ou des choses bonnes ou mauvaises qui vont vivre une action dans le but d’arriver à réaliser un rêve, un objectif qu’ils se sont fixés. L’histoire se termine lorsque le but est atteint. Pour une histoire à suite ou à rebondissement, de nouveaux buts sont fixés soit intermédiaires soit après chaque but atteint.
L’histoire consiste à présenter le sujet, le lieu où il vit, sa quête : « Petit Pol habitait dans une maison à la lisière de la forêt. Ce n’était pas n’importe quelle maison...   Arrive un accident : un élément nouveau qui fait basculer la quiétude de la situation: « Un jour, alors que petit Pol sortait de sa petite maison aux tuiles rouges, à la cheminée noire et aux volets cassés, il tomba sur une mouette qui dormait sur le seuil de sa porte. » D’accidents en accidents l’histoire arrive à sa fin.  Ces accidents vont créer le « canevas » de l’histoire qui seul sera noté et autour duquel le narrateur fera de l’improvisation organisée.


Sortes d’histoires

Histoires varient suivant le support,  la méthode de narration, les applications que l’on en fait.
Ces applications peuvent s’additionner, se mélanger au goût du créateur.
1 - Le conte : il s’agit d’une histoire magique écrite par un auteur et pour lequel le narrateur prête sa voix.  Le conteur reprend toutes les formules et mots que l’écrivain a employés.
2- L’histoire en cascade : Le narrateur commence l’histoire puis passe la parole à une personne, cela peut être celui qui est à sa droite. Celui-ci continue l’histoire en apportant un élément nouveau, une description ou  un « accident », puis passe la parole (on peut mettre un temps de parole minimum et maximum pour chaque intervention dans les groupes plus âgés.)
3 - Inventer une histoire avec des mots sélectionnés : on demande aux enfants de sélectionner des mots et avec ces mots dans l’ordre ou dans le désordre, le narrateur doit raconter son histoire.  Cette activité peut être exploitée comme jeu créatif.  En fonction de l’âge, on peut mettre un délai de temps d’exploitation par mot.
Matériel : papier, bic
4 - Histoire avec support de livre : On lit, ou on raconte l’histoire en tournant les pages, tout en montrant les illustrations aux enfants. Pour ce faire, on montre en restant à sa place, ou on arrête de raconter et on porte l’image devant chacun.  Dans ce cas attention aux décrochages.
5 - Le Tarot : Raconter une histoire au départ d’un jeu de cartes d’images abstraites tirées au hasard. Ce tarot peut être acheté ou créé par les enfants.
Matériel : Tarot servant à raconter des histoires
6 - Histoire-dessin « surprise » : Tout en racontant son histoire, un dessinateur dessine des éléments qui ont rapport avec l’histoire sans pour autant être l’illustration de l’histoire. L’image est découverte en fin de narration.
Matériel : feuille de papier, marqueurs ou tableau avec craies.
7 - Histoire- jeu gestuel racontée en même temps avec les mains cette histoire sera prisée par les plus petit car durant l’histoire le toucher devient jeu avec l’auditif (expl : le crabe ou le nom des doigts de la main)
8 - Histoire à trous : Lorsqu’il raconte son histoire, le narrateur interrompt les mots qu’il remplace par des dessins, ou des mimes même sonores, le public doit deviner ce qui manque avant que l’histoire verbale ne continue.
9 – Histoire-Marionnette : Derrière un rideau on peut raconter une histoire et faire parler différents personnages (des marionnettes, des chaussettes-serpents, un ballon à deux faces (une triste, l’autre sourire)
matériel : des marionnettes adéquates
10 - Mains et pieds colorés : les personnages sont des doigts (cfr. marionnettes) que l’on peut transformer en cours de narration. Une couverture sera utile pour dissimuler les transformations.
Matériel : couverture, marqueurs
11 - Transformations d’histoires existantes : Prendre des contes célèbres et en modifier des données : actualiser certains éléments (le chaperon rouge en
motocyclette, le loup en Rover); renverser les rôles (le loup est gentil et la chèvre est voleuse).
12 - Impliquer le public : L’histoire s’interrompt et on sollicite le public qui propose des accidents plausibles sur lesquels on continue.
13 - Histoire ravalée : Le public à certains moments (au moment souvent décidé par un meneur de jeu) a le droit de supprimer des choses acquises qui se déroulées et propose à la place un autre déroulement pour le moment effacé qui impliquera une modification de l’histoire en cours.
14 - Le public fait les personnages : Le narrateur installe la situation, donne le descriptif et donne la parole à chaque fois que doit parler un personnage à celui qui a été désigné comme étant le personnage. (Jeu de rôle momentané).
Raconter et dessiner : Soit on raconte et on (soit le narrateur, soit les spectateurs) dessine en même temps, soit on raconte et les auditeurs dessinent après.
15 - L’histoire étalée sur plusieurs jours, semaines, cela tiens les auditeurs en haleine et permet de vérifier la mémoire, travail de la logique.
16. Raconter une histoire et....avoir comme support :
              - des diapositives, un diaporama,
              - des photos,
              - des dessins réalisés par les enfants,
              - des bricolages réalisés par les enfants,
              - des objets personnels des enfants,
              - une maquette (le héros se déplace sur la maquette au fur et à mesure                            que l’on raconte),
              - de mimes,
              - d’ombres chinoises,
              - de musiques (cassettes, instruments réels).
              - d’images prises dans un magazine, raconter une histoire qui a un                                 sens,
17 - Raconter autrement :
* Chaque enfant reçoit une plaquette de bois et raconte en une histoire ce qu’il voit et le monde qu’il imagine.
* Improvisation sur un thème (jeu de rôle  à partir de 16 ans)
* Au départ de cartes postales originales, on raconte une histoire
* On crée une histoire mot après mot, successivement chacun à son tour ajoute un mot dans l’histoire.
* Chaque personne écrit 3 mots (par exemple qui ne commencent pas par la lettre E ou qui terminent tous par ION et on construit une histoire à partir de ces mots.
* Une liste de mots est donnée, le narrateur doit les intégrer dans l’histoire.
* Une liste de mots est donnée, le narrateur doit intégrer dans l’histoire le sens de ces mots sans jamais les prononcer.
* Une personne raconte l’histoire que d’autres illustrent ou commentent par des onomatopées.
* Une histoire à dessiner dans le sable, les cailloux.
* Une histoire à sculpter soit dans ou sur des matériaux soit en prenant un corps humain.
* Une histoire à chanter.
* Relaxation

Travaux pratiques :
Chacun apporte un livre et va raconter son histoire
Pourquoi avez-vous apporté ce livre d’histoire ?
Qu’est-ce qu’il signifie pour vous ?
Exercice d’écriture : écrire une page sur « Pourquoi le poisson rouge a préféré vivre dans le bocal.»

Evaluation des techniques préparées en devoir

Tiré au sort, trois à quatre personnes donnent leur histoire.
Le premier lit son histoire
Le second donne son histoire sans papier
Le troisième raconte son histoire et deux à trois personnes miment
Le quatrième raconte et sur le temps de narration, chaque accident est illustré par un dessinateur

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